Le parcours
Isabelle suit des études classiques. Elle prend des cours de photo en parallèle de ses études secondaires. C’est l’occasion pour elle d’appréhender les aspects techniques de la prise de vue. A la fin de son cursus, elle rentre dans la vie professionnelle. Son expérience dans le recrutement et la gestion des ressources humaines développe chez elle son regard, sa compréhension et son empathie envers les autres. La naissance de ses jumelles et une envie de changement d’orientation professionnelle font qu’en 2006, elle met un terme à sa carrière et décide de se former à la photographie. Elle ressent ce besoin d’une façon très intuitive. Sa double expérience personnelle et professionnelle, ses enfants, l’orientent vers la recherche des identités, des racines et des parcours de vie.
« Ce que je ne peux pas exprimer par les mots, je l‘exprime de façon détournée et poétique au travers de mes photos »
Elle se forme alors à l’École des Gobelins, à l’École du Regard, aux Beaux-Arts de Rueil Malmaison par des cours particuliers, des stages et des workshops. Elle expose sa première série, Anamnèse, en 2009 et est distinguée par le prix Grand Auteur à Bièvres. Encouragée par cette récompense, elle poursuit cette série, suivies par les autres.
La ligne directrice
Isabelle Levistre questionne notre construction en tant qu’êtres humains depuis l’âge de l’enfance : nos racines, nos histoires familiales qui construisent et déconstruisent, le parcours de vie, et la confrontation de nos expériences antagonistes.
Au moment de son changement de vie et poussée par un fort besoin d’expression, Isabelle Levistre débute son travail photographique sur la petite enfance de ses jumelles. Elle s’interroge alors, sur elle-même et sur la sienne. Il s’en suit un travail d’exploration au travers de la photographie. Au fil des images et des projets, elle explore ses souvenirs et son vécu à la recherche des sentiments, des émotions, des bonheurs et des épreuves qui jalonnent une vie. De sa prime enfance, elle recherche les souvenirs, l’état de grâce, les jeux, l’insouciance liée à cet âge. Au fil des projets, le propos se resserre, le ton s’affirme. Isabelle nous entraine sur ce chemin de vie où elle interroge plus directement son identité d’individu, de femme, de mère. Le retour aux sources, aux forces essentielles, Isabelle va le chercher dans son rapport fort à la nature. La légèreté et la poésie peuvent céder la place à la fragilité, la gravité, la dureté inhérente à toute existence. C’est un travail personnel et exigeant. Il nécessite une introspection profonde et une mise à nu. Elle le conduit avec la grande sensibilité et l’intuition qui lui sont propres mais aussi avec force et détermination.
Un travail délicat, sensible qui évoque aussi le chemin de tout un chacun. C’est en cela qu’il nous touche.
Un parcours qui se poursuit...